PB Swiss Tools et la Rolls du tournevis

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PB SWISS TOOLS et la Rolls du tournevis

Comment fabrique-t-on un outil à main? Un tournevis par exemple. En Suisse, il reste une seule entreprise qui fabrique entièrement ce genre d’outil dans ses ateliers. Pour la découvrir, on vous emmène à Wasen, au cœur de l’Emmental, dans une région plutôt connue pour son fromage à trou que ses vis en croix.

Emission : rts, A bon entendeur (ABE), 17 septembre 2013

 

Lien vers l’émission: http://www.rts.ch/play/tv/a-bon-entendeur/video/pb-swisstools-et-la-rolls-du-tournevis?id=5220219

Transcription (adaptée) de l’émission:

Ce qui n’est pas toujours clair, c’est l’origine exacte de ces outils: Asie, Europe de l’Est, cela reste souvent assez vague, sauf quand vous lisez « Made in Switzerland » sur les outils à main. Il reste une seule entreprise en terre helvétique, établie de longue date dans une région plus connue pour son fromage à trou que pour ses tournevis (Schraubenzieher) cruciformes.

Wasen au cœur de l’Emmental. Ici, les fleurs ont des pétales en plastique et des tiges en acier (Stahl). Et c’est une femme qui règne sur le tournevis « Made in Switzerland ».

 Eva Jaisli, CEO PB Swiss Tools
«  Notre entreprise a commencé il y a 130 ans, tout a commencé dans une forge (Schmiede) de village au cœur de l’Emmental. C’est exactement l’endroit où même aujourd’hui nous produisons tous nos produits, entièrement ».

C’est ici que se fabrique « la Rolls » du tournevis. Chaque année, l’entreprise en produit 4 millions. Au total, par an toujours, 10 millions d’outils à main sortent de cette entreprise familiale.

Thomas Schlapbach, chef de production PB Swiss Tools
« Ici, nous produisons les lames (Klingen) pour les tournevis. L’acier qu’on utilise c’est un acier spécial réservé seulement pour PB Swiss Tools ».

La composition de l’acier fourni par des aciéries (Stahlwerke) allemandes et italiennes pour fabriquer les outils est un secret jalousement gardé. Pas question d’en dire plus. Ni d’ailleurs sur le chiffre d’affaires de l’entreprise familiale. Elle ne publie pas ces résultats.

En revanche, les fabricants d’outils à Wasen ont accepté de lever le voile sur une particularité olfactive surprenante de leur fameux tournevis classique.

Thomas Schlapbach
« ça c’est la matière première pour produire les manches (Griffe) et les poignets (Quergriffe) pour nos tournevis. La base de cette matière, c’est du bois, ce n’est pas le pétrole, c’est du bois. 80% de ce que j’ai ici dans mes mains, c’est du bois. Et puis, on ajoute un arôme, de la vanille. L’avantage est qu’avez la vanille, vous avez une odeur très agréable ».

Et cette odeur vous suit partout dans les différents ateliers de l’entreprise largement robotisée.

Thomas Schlapbach
« Ici se trouvent les ateliers pour tous les travaux d’assemblage, presque toutes les machines qu’on a ici sont automatisées, mais pour des petites séries, nous avons toujours quelques personnes qui font ces travaux à la main. »

Près de 150 personnes, dont un tiers de femmes travaillent dans l’entreprise emmentaloise, avec parfois plusieurs personnes d’une même famille oeuvrant au sein des ateliers. L’entreprise est donc un important employeur pour la région. Et contrairement à ces concurrents qui ont délocalisé la production en Europe de l’Est ou en Asie, l’entreprise de Wasen compte bien rester en terre helvétique.

Eva Jaisli, CEO PB Swiss Tools
«  Nous, on reste en Suisse, parce qu’on est convaincus qu’on a besoin de contrôler chaque étape dans notre production. On a besoin d’avoir les équipes ensemble pour prendre des décisions précises le plus vite possible. Ceci nous donne un avantage sur les compétiteurs dans le monde entier. Voilà pourquoi on laisse les départements ensemble et on reste ici en Suisse ».

Tout cela a un prix. Le tournevis de l’Emmental coûte cinq à six fois plus cher que son concurrent asiatique. Mais, ironie de la mondialisation : c’est aujourd’hui le marché chinois qui connaît aujourd’hui la plus forte progression dans le carnet de commande de l’entreprise de Wasen. Les industriels européens qui ont délocalisé leur production là-bas veulent travailler avec des outils à main faits ici (à Wasen).